Se lever un dimanche plus tôt en période de Carême pour parler de la place de l’argent dans nos vies !
Motivant ? Personne n’a la réponse pour les autres….
Mais en tous cas, ceux qui étaient là dès 9 h 00 (une soixantaine d’adultes et une quarantaine d’enfants) n’ont pas été déçus de l’accueil chaleureux (sourires, bonne humeur, café, jus d’orange, biscuits…). Non assurément il n’y avait pas de « faces de carême ».
Dès 9 h 15 après une (très) courte introduction de l’abbé Gérard et un chant improvisé mais entonné par une assemblée motivée, les enfants sont partis vers la maison paroissiale accompagnés de quelques catéchistes et parents pour une activité adaptée à leur âge.
C’est Gérard PAYE, au nom du CCFD, qui nous a fait découvrir l’histoire de Sarvati (couturière en Inde) gagnant environ 100 euros par mois pour de longues heures de travail chaque semaine.
Notre jeune travailleuse avait un objectif : acheter une machine à coudre qui lui permettrait d’espérer un salaire de 400 euros.
Plusieurs possibilités s’offraient donc à elle pour obtenir de quoi financer ce projet :
Famille / Banquier / Usurier / Vol.
Les enfants présents ont enquêté sur ces 4 possibilités en faisant remonter le fruit de leurs réflexions. A travers cette enquête ils ont déjà pu réaliser la chance de fréquenter régulièrement l’école, de manger plusieurs fois par jour à leur faim et de disposer aussi (très souvent) de beaucoup de superflu.
Finalement ils ont appris avec satisfaction que la jeune couturière avait pu, grâce une amie, trouver un réseau partenaire du CCFD pour lui venir en aide.
Elle a ainsi pu monter un dossier qui devrait lui permettre d’acheter une voire deux machines à coudre, d’inscrire ses enfants au collège et de payer régulièrement son loyer.
Il a ensuite été expliqué aux jeunes qu’il était possible, d’ici, de s’associer à cette opération.
Partager, me priver de ce que j’ai en trop, de ce qui n’est pas essentiel, et en donner le prix pour envoyer « là bas ». Par exemple, pour mon goûter je prends une tartine au lieu du petit pain habituel et je dépose le prix du petit pain dans ma tirelire CCFD (Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement).
Pour matérialiser tous ces échanges, un panneau puzzle a été réalisé mettant en commun le maximum de réflexions. C’est avec le sourire que cette jeune assemblée a ensuite rejoint « les grands » pour la célébration de la messe.
Les adultes sont restés dans l’église pour un temps de présentation puis d’échange sur l’argent solidaire animé par Guy DEQUEKER, membre du CCFD
Celui-ci a abordé, à l’aide d’un diaporama des thèmes essentiels tels que : commerce équitable, banque solidaire, production Bio, partage des richesses et des produits financiers.
Des exemples concrets émanant du Pérou et d’Afrique ont illustré que, même s’il reste du travail, des projets en cours de réalisation sont accompagnés, commencent à porter du fruit prometteur d’un développement durable.
Au cours de cette présentation a été soulignée l’importance de la SIDI : Solidarité Internationale pour le Développement et l’Investissement créée par le CCFD en 1983 et qui est devenu un acteur historique de la finance solidaire en France.
Une réflexion était ensuite proposée en petits groupes autour de l’interrogation : Et nous ? Comment sommes nous concernés ici ?
Notre intervenant, Guy, est reparti des questions qui avaient été posées par certains pour apporter les précisions suivantes :
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Ici il est possible de prendre part (comme épargnant ou investisseur) à l’action de la SIDI qui intervient dans 32 pays.
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Plus de 1700 épargnants ou investisseurs ont déjà rejoint la SIDI qui est devenue un acteur reconnu de la finance solidaire en France.
Cet organisme soutient des activités porteuses de sens avec le souci de l’environnement.L’an dernier, ce sont 2,7 millions de prêts qui ont été accordés à environ 10 000 personnes. Dans l’action, financement et accompagnement ne vont pas l’un sans l’autre.
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Le CCFD intervient à hauteur de 17 % dans le budget de la SIDI
Congrégations diverses = 25 %.
Epargnants / Actionnaires = 38 % (on peut les rejoindre…).
Banques classiques = 10 %.
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Guy Dekequer n’a pas cherché à « placer sa marchandise », car là n’était pas le but de la matinée, mais a tenu à se montrer rassurant face aux interrogations de certains.
Il ne s’agit pas de spéculation et ce n’est pas un investissement risqué car on retrouve sa mise initiale.
Tout en restant notre argent, cette forme d’épargne devient solidaire.
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Pour conclure cette première partie de la matinée, l’abbé Gérard a annoncé que le Conseil de Doyenné lors de sa dernière réunion avait décidé de rejoindre la SIDI en devenant ACTIONNAIRE.
Les membres de nos paroisses, et plus largement si possible, seront sollicités sous une forme à définir.
Chacun pourra participer à hauteur de ses moyens !
Pour clore cette activité dominicale, il ne nous restait plus qu’à célébrer la messe à laquelle nous ont rejoint d’autres fidèles du doyenné.
La célébration fut introduite par un conte narré avec beaucoup de talent par Maguite HUOT. Ce beau texte invitait à la réflexion sur la solidarité et le don gratuit, dans la discrétion.
C’est ce que s’attacha aussi à redire l’abbé Gérard dans son homélie : Il vaut mieux faire sans dire que dire sans faire.
Après la messe, le verre de l’amitié a permis aux plus bavards de poursuivre les échanges dans une grande convivialité.